Alors que le gouvernement annonce la baisse des APL (aides personnalisées au logement), les bailleurs sociaux, gestionnaires des HLM, pourraient être mis à contribution en baissant les loyers afin de compenser la baisse des aides pour les locataires.
« Pour les bénéficiaires des APL dans le logement social, il n’y aura aucun impact ». Le Premier Ministre Edouard Philippe a assuré ce mercredi sur France 2 que les plus démunis ne seraient pas concernés par l’annonce de la baisse des APL, l’une des mesures du plan logement que le gouvernement annoncera mardi prochain.
Selon certaines sources, les APL pourraient donc baisser pour les locataires du logement social, bien plus que prévu : de 50 à 60 euros par mois en fonction de critères de revenus. Afin d’assurer de ne pas pénaliser les mises en constructions de logements sociaux, le gouvernement a aussi confirmé qu’il envisageait de « garantir le maintien » du taux du livret A à son niveau actuel de 0,75% pendant un ou deux ans, offrant ainsi aux organismes de HLM des conditions de financement privilégiées auprès de la Caisse des Dépôts qui centralise ces fonds.
« Des mesures pénalisantes » pour les bailleurs sociaux
Les acteurs du logement social dénoncent « des mesures contradictoires et pénalisantes, un projet de réforme sans cesse alimenté par des rumeurs, établi à la va-vite et sans débat ». Deux milliards d’euros de moins, sur les 9 milliards versés par l’Etat aux bailleurs sociaux pour leurs locataires, équivaudrait à « une baisse de 20%, ce qui est inacceptable », a réagi Frédéric Paul, le directeur général de l’Union sociale pour l’habitat (USH) qui réunit 723 bailleurs sociaux. « Cela va accroître le taux d’effort des locataires des nouveaux logements et les bailleurs sociaux, qui réalisent 18 milliards d’euros d’investissements annuels pour produire 100.000 logements sociaux, en assurant 200.000 emplois directs dans le BTP, n’auront plus les moyens de construire ».